Le village de TIZI   



Sa Situation

A environ 80 km au sud-est d'Oran, 70 km au sud de Mostaganem, à 60 km au nord de Saïda. 
A 79 km à l'Est de Sidi-Bel-Abbès et à 11 km au Sud-Ouest de Mascara par la route nationale 7 (ce qui était inscrit sur la borne kilométrique au milieu du village). 
Le village de TIZI a été installé dans la plaine d'Eghriss qu'empruntait la voie ferrée unique à écartement étroit (1 m) reliant Oran à Colomb-Béchar et Kenadsa.
Les villages les plus proches :
à l'ouest, Bou-Hanifia à 16 km par une route accidentée,
au nord-est, Saint André de Mascara (Khessibia) à 8 km,
à l'est, Froha à 5 km,
au sud-ouest, Aïn-Fékan à 13 km.

Remarque :
Du temps de l'Algérie Française, Mohammadia s'appelait PERREGAUX, Tighennif PALIKAO, Sfizef MERCIER-LACOMBE, Hacine DUBLINEAU, Ghriss THIERSVILLE, ...


La carte géographique

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Remarque : Google présente une vue (prise de satellite) très intéressante de TIZI.
Il suffit de télécharger puis exécuter le logiciel gratuit Google Earth ; enfin chercher TIZI - Algérie.
On peut aussi y découvrir toute la région de Mascara (entre autres).

Un bref historique

Le village de TIZI a une existence récente : il a été créé dans les années 1880 à l'initiative du Gouvernement Général de l'Algérie donc par l'Etat Français sur des terres qui appartenaient à des autochtones et distribuées par les autorités et non pas confisquées par les colons.
Que nul n'oublie que la colonisation est d'abord le fait des gouvernements successifs de l'Etat Français (qu'il soit Monarchie, République ou Empire) qui l'ont imposée par des politiques élaborées à PARIS (et non pas à ALGER) avec l'assentiment des représentants élus du peuple français.

La population non-indigène était composée d'agriculteurs et d'artisans d'origine française principalement alors que les ouvriers et les employés du chemin de fer (Chemins de Fer Algériens puis Société Nationale des Chemins de Fer en Algérie) étaient d'origine européenne espagnole ou italienne essentiellement.

Le nombre de ses habitants.
TIZI était un petit village et sa population s'évaluait à environ 400 habitants.


 

Vues aériennes de TIZI en 1962


Le jet d'eau à l'entrée du Village de TIZI en venant de MASCARA par la RN 7
et en allant vers SIDI-BEL-ABBES juste après le passage à niveau du chemin de fer avec barrières


       L'école               L'"Ancienne" Mairie                               L'Eglise                               Le Temple protestant

TIZI au début...(d'après les Archives d'Outre-Mer à Aix en provence)

La création du centre de THIZY (THIZI, TIZI) ce qui veut dire "COL" dans le langage berbère, s'est faite après de nombreuses démarches, par décret du Gouverneur Général en date du 25/09/1879, ... et après une nette "résistance" des habitants de MASCARA. Le village avait été imaginé, au départ, au col de l'Aïn-Thizy, là où existait la ferme LOUP en 1962 !
La lecture des documents consultés pour le moment fait état des listes des noms de familles ayant vécu au village, ne fut-ce qu'un temps, ou ayant postulé pour faire partie des membres du "peuplement du centre"  ; on apprend ainsi que certains d'entre eux étaient tout simplement "non-admis" ou "non-admis, admis au peuplement de TREZEL" ou encore "recommandé par le Préfet d'ORAN", cette dernière anecdote touchant notamment les familles EGINARD et DURAND ; les lots de vignes attribués par l'Etat faisaient l'objet d'une concession gratuite ... après tirage au sort entre les membres d'une liste de noms dressée par l'administration, d'autres demandeurs étaient "oubliés" et amenés à signer une pétition ...
On trouve aussi trace des problèmes posés par l'eau, les plans d'arrosage entre les propriètaires de jardins (chacun ayant 54 minutes par jour, avec tel débit ...), l'Aïn Arouba ayant un débit fléchissant au bout d'un certain temps.

Nos aïeux n'ont pas dû avoir la vie simple pour CREER, METTRE EN VALEUR, SUBIR les conditions climatiques et les maladies ; certains métropolitains auraient sans doute une autre opinion des COLONS en prenant connaissance des conditions dans lesquelles tout cela a été fait, y compris les "expropriations" des autochtones , au sujet desquelles il existe quelques documents précis, parfois succulents, sur les tractations avec l'administration, les marchandages ... pour des "pâturages" .. dont il était parfois délicat de savoir à qui ils appartenaient vraiment.

Le 15 mai 1879, le Gouverneur Général Albert GREVY est venu sur place.
La commune de TIZI a été déclarée officiellement "indépendante" par décret du 10/06/1948 après être restée partie de la "commune mixte" de MASCARA.


                                La "Nouvelle" Mairie                                                                 L'Ancienne Poste

Les quais et les bâtiments de la gare de TIZI.
En arrière plan, à droite, les Docks (Silos à blé).


La gare de TIZI vue du haut des Docks           Les Docks vus de la route de FROHA

 

La GENESE de TIZI en photos d'époque

LES COLONS ETAIENT SURTOUT DES BATISSEURS ! ! !


A peine neuf ans après le décret de création du village, un article, paru fin JUILLET 1889 dans 1'ECHO d'ORAN, fait un bref historique de la création et de problèmes posés (alimentation en eau et irrigation, inondations ..) et parie déjà d'une possible "émancipation" de TIZI.

L'article de l'Echo d'Oran :

THIZI
(D'un de nos collaborateurs : J. Bérard)
Fallait-il placer le village auprès de la gare qui était alors en construction ou bien au col qui lui a donné son nom ?
(Disons entre parenthèses que Thizi en langue berbère signifie le col et que sa véritable orthographe serait TIZI).
Ceux qui n'avaient souci que des intérêts du centre à créer plaidaient pour l'emplacement voisin de la gare, mais les habitants de Mascara ou du moins ses représentants attitrés, tremblant pour l'avenir de leur cité, ont remué ciel et terre pour détourner le danger qu'entrevoyait leur imagination troublée.
L'Administration a tenu bon et, malgré toutes les protestations, Thizi a été construit prés de la gare et sur la route allant de Mascara à Sidi-bel-Abbès, ce qui était tout indiqué et tout naturel.
Les Mascaréens doivent voir aujourd'hui, combien leurs craintes étaient chimériques et combien on a eu raison de n'en pas tenir compte.
Thizi a grandi sans que Mascara n'ait rien perdu de son importance et de son rang : c'est ainsi que le dernier recensement accuse pour cette ville une population de 12 901 âmes, alors qu'à celui précèdent le chiffre était de 11 548 seulement.
C'est la construction du chemin de fer d'Arzew à Saida qui a été la cause déterminante de la création de Thizi. Sans cette circonstance, le projet serait peut-être resté enseveli dans les cartons de l'Administration et n'aurait jamais vu le jour.
Il eût été bien drôle tout de même que le village fût placé là où le voulaient les habitants de Mascara, à 3 700 mètres de la station. Si cette énorme sottise avait été commise, que de reproches mérités n'adresserait-on pas aujourd'hui à 1'Administration !
Sans compter qu'il aurait fallu construire une route, alors qu'on en avait une toute faite et très bonne à sa portée, et une importante, puisque c'est celle qui relie Mascara à Sidi-Bel-Abbès, classée aujourd'hui comme route nationale de Relizane au Maroc.
Thizi, en raison de sa situation, a été installé pour être à la fois un Centre agricole et industriel. Avec un territoire de 1 820 hectares, on a fait, en plus de deux lots de fermes, 60 feux : 30 agricoles et 30 industriels, pas assez de ces derniers à notre sens.
Il aurait fallu prévoir au moins cent feux, mais heureusement que l'initiative privée réalisera ce que l'Administration n'a pas su faire : il n'y a aucune inquiétude à concevoir à cet égard.
Ce village qui est de même date que Matemore, de 1879, a cependant une population qui est plus du double. Ainsi alors que celui-ci ne compte que 167 habitants, celui-là en a 345, se répartissant en 275 français, 7 israélites et 63 européens.
Cela tient essentiellement à la situation favorable qu'occupe Thizi, car autrement l'étendue des territoires est à peu près la même pour les deux centres et les terres sont peut-être moins bonnes qu'à Matemore.
Comme presque tous les centres de la plaine d'Eghriss, Thizi a d'abord été alimenté par des puits. Mais ici, par exception pour ainsi dire, l'eau des puits est tellement saumâtre qu'il a fallu de suite renoncer à s'en servir pour la consommation et qu'on a du chercher le moyen de fournir au nouveau centre de l'eau potable.
On est allé la prendre dans le pâté montagneux situé au Nord-Ouest de la plaine d'Eghriss entre le village arabe de Kurth et le col de Thizi à une distance de 6 kilomètres environ.
C'est l'Aïn-Arouba qui fournit maintenant l'eau que l'on boit à Thizi.
On avait pensé qu'il y en aurait assez pour l'alimentation et l'irrigation des jardins. Mais le débit, qui, dans les premiers temps, était près de deux litres à la seconde a diminué assez sensiblement et il est aujourd'hui au-dessous d'un litre.
Il y a néanmoins eu là une amélioration très sensible et surtout très goûtée de ceux que leur destinée a fixés sur ce coin de terre.
Le village est surtout à l'extrémité sud du territoire. Placé, comme nous l'avons dit, sur la route qui le traverse, il est entouré de ses lots de jardins. Les lots de vigne se trouvent dans la partie Nord-Ouest, et ensuite viennent les lots de culture qui s'étendent jusqu'au col de Thizy et au-delà, sur le versant opposé où coule en contrebas l'Ain Thizy, source magnifique, d'un débit de 4 titres à la seconde, mais située de telle façon qu'il est presque impossible de s'en servir à aucun autre usage qu'à l'alimentation des bestiaux.
Elle est cependant utilisée, d'après nos souvenirs, par les propriétaires des deux lots de fermes installés sur le versant nord du mamelon qui domine la source.
Le territoire de Thizy, a le désagrément de former cuvette et d'être inondé lorsqu'il y a de grandes pluies.
Il existe particulièrement en certains endroits, des bas-fonds qui étaient submergés pendant toute la saison d'hiver, entre autres ceux qui portent le nom de Ferd el Kebir et Ferd Esserir. Parfois ils étaient recouverts de plus d'un mètre d'eau. On a exécuté des travaux de canalisation pour donner de l'écoulement à ces eaux stagnantes en les rejetant dans 1'Oued-Froha.
Les terres de Thizi étaient très réputées autrefois, et encore aujourd'hui sans doute, pour les excellents fourrages qu'elles fournissaient.
Par l'essor qu'il a pris et celui qu'il prendra encore, le village de Thizi sera bientôt en état d'être érigé en commune de plein exercice.
On reconnaîtra bien alors que 1'Administration, en 1'établissant là où il est, n'a fait que répondre aux besoins d'une situation commandée par les circonstances.
Disons encore, pour ceux qui l'ignorent, que Thizi est devenu plus qu'une station ordinaire, c'est une tête de ligne depuis 1'ouverture du chemin de fer de Mascara.
C'est là que passera également un jour la ligne qui partira de Forttassa pour aller jusqu'à Sidi-bel-Abbès.
Tout autour de Thizi les terres sont aujourd'hui passées entre les mains des européens et sont occupées par des fermes qui lui seront naturellement rattachées le jour où sera décrétée son émancipation.

La même année (1889), un document signé le 26 décembre par un "administrateur" de MASCARA précise la liste des Colons pouvant bénéficier d'un des nouveaux lots de vignes dans le centre.

On peut ainsi y retrouver une liste des tous premiers résidents de TIZI.



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